Voyager seule en Thaïlande : défis, surprises et libertés

Voyager seule, c’est un fantasme pour beaucoup, un obstacle pour d’autres. Dans l’imaginaire collectif, la Thaïlande apparaît comme le point d’entrée idéal : facile, bon marché, exotique mais accessible. Mais une fois arrivée à destination, ce type de voyage se révèle beaucoup plus riche que prévu. Voici ce que j’ai vécu en tant que femme seule en Thaïlande : un retour d’expérience sincère et objectif.

1. Une liberté totale

Le premier effet, c’est l’adrénaline de voyager dans ce pays qui me faisait tant rêver et de façonner cet itinéraire de 3 semaines pour moi seule, en fonction de mes envies et de mes intérêts. Je savais que je voulais voir les couleurs des temples, rencontrer les grands pachydermes, me prélasser sur des plages paradisiaques. C’est ainsi qu’à Chiang Mai, j’ai passé cinq jours à alterner temples, cafés et marchés de nuit. À Bangkok, je suis restée scotchée deux heures dans le parc Lumphini à observer les gens et les varans endémiques. Ce genre de rythme ne se justifie qu’à soi-même et c’est ce qui rend l’expérience précieuse. Même si la liberté a un revers, je suis seule à tout porter, à organiser l’entièreté des prochaines étapes, rechercher les activités, hébergements et moyens de transport les plus adéquats, j’ai trouvé que le voyage en Thaïlande en tant que femme seule était simple, accessible et agréable.  

2. Être une femme seule en Thaïlande

En Thaïlande, les femmes seules ne sont pas marginales. On en croise dans les bus, les auberges, les restaurants de rue. Ce n’est pas du tout un tabou. Je ne me suis jamais sentie invisible, ni agressivement observée. Les regards sont souvent neutres, parfois intéressés, rarement insistants. Les Thaïlandais ne sont pas intrusifs, et les regards sont plus curieux que malveillants. Et s’il y a des moments où l’on se sent trop exposée ou vulnérable, notre instinct nous le fera vite savoir. Car oui, voyager seule quand on est une femme, c’est apprendre à se faire confiance et affirmer ses limites rapidement, se réapproprier son espace et son autorité. J’ai aussi appris à ne pas tout dire par discernement. Dans les transports ou avec des inconnus, évoquer des amis imaginaires ou une prochaine rencontre suffit parfois à préserver un espace de tranquillité. 

3. Gérer la solitude : entre autonomie et creux émotionnels

Même quand on a choisi de voyager en solo, être seule pendant plusieurs semaines peut parfois peser. Le voyage se compose alors de hauts : la satisfaction d’avancer seule, de gérer, de découvrir à son rythme, de s’émerveiller et de franchir des limites (raisonnables). Mais il y a aussi des bas. Certains soirs, j’ai ressenti un vide, une forme de solitude. Celui de ne pas pouvoir partager une émotion forte, une galère, ou juste un bon plat. Manger seule peut devenir pesant, surtout dans des lieux très fréquentés où tout le monde semble en groupe. Les trajets longs amplifient parfois cette sensation. Et à certains moments, même les réseaux sociaux ne suffisent plus à combler ce manque. Mais ces moments de creux m’ont forcée à me recentrer et à ne pas fuir l’ennui. Et c’est dans ces silences que j’ai fait les observations les plus fines : sur moi, sur mes attentes, sur ma manière d’interagir avec le monde. 

Lorsqu’on a besoin du contact humain, peu importe le degré de timidité, d’introversion ou de manque de confiance en soi, les échanges s’installent rapidement que ce soit avec une personne à côté de soi dans un train, dans un night market, sur le chemin d’une randonnée ou lors d’une visite d’un temple. 

4. Des rencontres plus simples, plus franches

Le plus grand avantage de voyager seule, c’est paradoxalement d’être plus disponible aux autres. En groupe, on reste dans sa bulle. Seule, on s’ouvre plus facilement aux autres, aux conversations et à la curiosité d’en apprendre plus sur autrui. En Thaïlande, je croise ainsi une bonne dizaine de voyageuses solos en provenance des quatre coins du monde lors de mon voyage. 

J’ai eu des échanges étonnants : une conversation profonde avec une française sur un night market, un repas partagé avec un vieux monsieur suédois à Krabi, un pique-nique improvisé avec une jeune fille québécoise sur l’île de Koh Poda. Ces rencontres ne durent pas toujours, mais elles sont intenses. Pas besoin de faire semblant, chacun est là pour vivre quelque chose de vrai et pour échanger lors de courts instants. 

J’ai aussi remarqué que les locaux s’approchent plus facilement d’une voyageuse seule. Il n’y a pas de drague ou de gestes déplacés mais de la bienveillance. Un vendeur de supérette m’a proposé un tabouret en plastique pour m’asseoir à l’abri de la chaleur à Ayutthaya. Une dame âgée m’a offert une bouteille d’eau sur un quai de gare. Ces gestes simples, inattendus, m’ont souvent plus marqué que les grands monuments.

5. Des surprises là où on ne les attend pas

Voyager seule oblige à être plus à l’écoute de ce qui nous entoure. Sans distractions sociales, chaque détail prend de l’importance : un paysage changeant, une odeur de rue, une musique de temple au lever du soleil. Je me souviens d’une traversée en bateau de fortune sur les canaux de Bangkok, d’une randonnée panoramique sur l’archipel de Koh Phi Phi, d’une cérémonie bouddhiste à laquelle j’ai assisté par hasard. Ce n’était pas prévu et pourtant, c’est ce que je retiens de ce voyage en Thaïlande parmi tant d’autres souvenirs, et c’est souvent dans ces interstices que le voyage devient vraiment personnel.

6. Quelques aspects pratiques à connaître

  • Hébergement : la diversité d’hébergement (guesthouses, auberges, hôtel économique, hôtel de gamme supérieure) en Thaïlande permet de facilement trouver son bonheur que l’on soit en quête d’échanges avec d’autres voyageurs.ses ou en recherche de calme et de solitude.
  • Transport : les bus et trains de nuit sont sûrs mais il vaut mieux choisir les compagnies connues (ex : Green Bus, NCA) et réserver à l’avance. En ville, les taxis/Grab sont fiables mais toujours vérifier que le compteur est en marche.
  • Santé mentale : prévoir des routines d’ancrage. Un carnet de bord, des podcasts, des appels réguliers à des proches. La solitude est plus facile à gérer quand on ne la subit pas passivement. Penser à soi, faire des activités ou ne rien faire sur une journée est également bénéfique pour éviter le burn-out du voyage !
  • Sécurité : la Thaïlande est globalement sûre, mais il faut rester vigilante le soir, surtout hors des grandes villes. Éviter de marcher seule la nuit dans les zones isolées ou peu éclairées. Suivre son instinct, le meilleur allié !

Voyager seule en Thaïlande est loin du parcours du combattant. Il est très simple de se repérer, de s’organiser et de demander de l’aide à des locaux ou d’autres voyageurs si nécessaire. Ce que je retiens de cette expérience solo en Thaïlande ? Une sensation d’autonomie pure, une confiance renouvelée et une certitude : la solitude n’est pas une faiblesse. Elle est une forme de présence à soi que peu d’autres expériences peuvent offrir avec autant de force. La Thaïlande ne m’a pas seulement accueillie, elle m’a offert un espace pour expérimenter la liberté sans pression et avec douceur.

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