Itinéraire complet de 12 jours pour voyager en Egypte
L’Égypte n’est pas seulement un pays que l’on visite : c’est une rencontre avec une civilisation fondatrice. Elle suscite des images puissantes avant même le départ (pyramides géantes, temples millénaires, désert ocre et Nil éternel), mais elle surprend toujours par son intensité et ses contrastes. Voyager en Égypte, c’est passer du tumulte du Caire à la sérénité du Nil, de l’aridité des tombeaux à la luxuriance des jardins d’Assouan, des récits pharaoniques à l’héritage gréco-romain.
Je vous dévoile dans cet article un itinéraire complet de 12 jours en Egypte qui vous emmène de l’Ancien Empire jusqu’à la période moderne, en suivant les rives du fleuve nourricier. J’ai réalisé ce voyage organisé en compagnie de ma sœur au mois de septembre.
Jour 1 – Gizeh, Saqqarah et Memphis : aux origines de la grandeur pharaonique
Dès le premier jour de visite, le décor est planté : le plateau de Gizeh. Face aux pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos, difficile de ne pas être saisi par l’immensité de ces tombeaux de pierre, vieux de plus de 4 500 ans. Le Sphinx, au visage énigmatique, semble garder encore les secrets d’une époque révolue. L’air y est chargé de sable, de poussière et de l’écho des foules émerveillées.



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La journée se poursuit à Saqqarah où le regard se tourne vers l’origine de l’architecture monumentale : la pyramide à degrés de Djéser, œuvre visionnaire de l’architecte Imhotep, qui marque une rupture dans l’art funéraire. Ici, on passe d’un tumulus simple à une architecture pensée pour défier le temps. Les reliefs du mastaba de Kagemni, hauts dignitaires et scènes de banquet, permettent presque d’entendre la vie bruissante d’il y a quatre millénaires.

Enfin, à quelques kilomètres de là, à Memphis, fondée vers 3000 av. J.-C. par le légendaire roi Ménès, il ne reste plus qu’un champ de ruines. Mais ces vestiges, dont la statue colossale de Ramsès II couchée au sol, rappellent qu’ici se trouvait autrefois la capitale d’un empire naissant.


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Jour 2 – Louxor : Karnak, Louxor et le Nil comme fil conducteur
Ce voyage en Egypte prend une nouvelle dimension avec notre arrivée à Louxor, l’ancienne Thèbes. Nous prenons un vol interne tôt le matin depuis Le Caire. Avant d’embarquer sur le bateau de croisière, deux visites s’imposent alors : le temple de Karnak et le temple de Louxor.
Le temple de Karnak n’est pas un simple monument, c’est une ville sacrée. On y avance comme dans une forêt de pierre : la salle hypostyle, avec ses 134 colonnes colossales, donne le vertige. Chaque mur, chaque hiéroglyphe raconte le culte d’Amon, dieu suprême de l’époque du Nouvel Empire.


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Plus au sud, le temple de Louxor séduit par son harmonie : alignement parfait des colonnades, statues hiératiques, avenue des sphinx. La nuit, quand le monument s’illumine et que les ombres dansent sur les pierres, nous avons l’impression d’assister à une cérémonie antique.


A lire : Visiter Louxor, la capitale de l’Egypte antique
C’est à Louxor que débute notre croisière sur le Nil, ce ruban bleu qui sculpte le pays. Les premières heures de navigation révèlent un paysage doux : rives vertes, paysans dans les champs, enfants qui jouent au bord de l’eau. Le Nil n’est pas qu’un décor, c’est une vraie respiration, un lieu de vie.


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Jour 3 – Vallée des Rois et Médinet Habou : l’éternité des pharaons
Cap désormais sur la rive ouest de Louxor, où reposent les rois du Nouvel Empire dans l’emblématique Vallée des Rois. Cette dernière était l’une des visites les plus attendues de ce voyage et je n’ai pas été déçue. La Vallée des Rois impressionne par sa géographie austère : un désert de roc, aride et silencieux, percé de tombeaux invisibles.
Chaque tombeau visité raconte une approche différente de l’au-delà. Parmi les 62 tombeaux visitables, notre guide nous en fait découvrir trois :
- Celui de Ramsès IV fascinant pour ses plafonds célestes, constellés d’étoiles et de dieux protecteurs.
- Celui de Ramsès IX, inachevé mais qui révèle le travail interrompu des artisans.
- Celui de Ramsès III, conçu sur deux axes, dévoilant des reliefs foisonnants.


A lire : La Vallée des Rois, pourquoi les pharaons ont-ils arrêté de construire des pyramides ?
À quelques kilomètres, le temple de Médinet Habou, funéraire de Ramsès III, constitue notre prochain arrêt de la journée. Ses murs portent les récits de batailles victorieuses contre les Peuples de la mer.


Avant de retrouver notre bateau et les rives du Nil, nous effectuons un rapide arrêt aux Colosses de Memnon, qui veillent sur la Vallée des Rois du haut de leur 18 mètres.

A lire : Visiter Louxor, la capitale de l’Egypte antique
Jour 4 – Hatchepsout et les artisans de Deir el-Médineh
Toujours à Louxor, une reine-pharaon prend la lumière : Hatchepsout. Son temple, adossé à la falaise, est une œuvre audacieuse, faite de terrasses monumentales et de rampes symétriques. L’architecture traduit une volonté d’éternité, d’autant plus frappante que son successeur tenta d’effacer son nom.



Puis, contraste fort : la visite du village des artisans de Deir el-Médineh. Ici vivaient ceux qui décoraient les tombes royales. Leurs propres tombes, plus modestes, sont pourtant décorées avec un raffinement touchant. On perçoit la vie derrière les grandes œuvres : familles, croyances, quotidien.

A lire : Visiter Louxor, la capitale de l’Egypte antique
Jour 5 – Entre faucon et crocodile : Edfou et Kom Ombo
La croisière reprend son rythme et nous descendons maintenant plus au sud. À Edfou, le temple d’Horus surprend par son état de conservation exceptionnel. On s’y promène comme si les prêtres venaient de quitter les lieux : colonnes intactes, statues monumentales, hiéroglyphes précis.


À Kom Ombo, l’expérience est quant à elle unique : un temple double, dédié à deux divinités opposées. D’un côté Horus le faucon, protecteur et solaire ; de l’autre Sobek, le crocodile, symbole de fécondité mais aussi de danger. Dans un musée attenant, des crocodiles momifiés rappellent que le Nil était autrefois autant une bénédiction qu’une menace.


A lire : Kom Ombo, le temple double : quand 2 dieux se partagent le même sanctuaire
Jours 6 & 7 – Assouan, Philaé et la rencontre nubienne
Nous naviguons encore plus au sud puis nous arrivons à Assouan pour une escale de 2 jours. L’arrivée à Assouan change l’atmosphère des paysages : le Nil y devient plus large, plus calme, bordé de dunes dorées. Le temple de Philaé, dédié à Isis, est un bijou posé sur une île, sauvé de la submersion par une campagne de l’UNESCO dans les années 1970. On y accède en bateau au petit matin, une magnifique expérience.

A lire : Le culte d’Isis à Philaé : la fin d’un monde antique
Toujours à Assouan, nous embarquons à bord d’un bateau à moteur parmi les petites îles d’Assouan. Cette promenade nous permet d’observer ibis, martin-pêcheurs et oiseaux aquatiques. Les dunes de sable doré sculptent le paysage. Plus loin, la visite d’un village nubien dévoile une Égypte différente : maisons peintes de couleurs vives, accueil typique, découverte d’une vie quotidienne au cœur de la population locale.


La douceur reprend ses droits avec une balade en felouque, embarcation traditionnelle à voile. Lentement, on glisse sur l’eau, au rythme du vent. Destination : l’île de Kitchener, transformée en jardin botanique par les Britanniques, un écrin de verdure exotique où palmiers, acacias et fleurs rares s’épanouissent.


A lire : Visiter Assouan au fil de l’eau : dunes, îles et village nubien
Jour 8 – Abou Simbel : à la gloire de Ramsès II
Nous partons très tôt le matin pour notre excursion vers Abou Simbel. Le choc visuel est à la hauteur des légendes : quatre statues colossales de Ramsès II, hautes de plus de 20 mètres, gardent l’entrée. À l’intérieur, le sanctuaire raconte la gloire du pharaon.
Ce site est aussi un symbole moderne : déplacé pierre par pierre lors de la construction du barrage d’Assouan, il témoigne de la coopération internationale pour sauver le patrimoine mondial.
A lire : faut-il vraiment visiter Abou Simbel ?

Jours 9 & 10 – Le Caire : chaos et splendeur
Après cette semaine intense en visites à explorer les sites d’une rive à l’autre, nous rebroussons chemin en direction de Louxor. De Louxor, nous prenons un vol intérieur pour retourner à la capitale. Contraste saisissant, c’est une plongée brutale dans le tumulte du Caire que nous vivons pour ces derniers jours de voyage.
Dans les souks de Khan el-Khalili, on se perd dans un labyrinthe de ruelles où s’entremêlent ferveur et négociations animées. La mosquée de Mohammed Ali, avec son dôme imposant dominant la citadelle, offre une vue saisissante sur la ville.

Autre visite incontournable que nous ne manquerons pas : le musée égyptien. Malgré sa muséographie vieillissante, il reste une caverne d’Ali Baba composée de masques funéraires, statues, sarcophages, trésor de Toutânkhamon. Enfin, le quartier copte révèle une autre Égypte, chrétienne et ancienne, avec ses églises byzantines et son atmosphère recueillie.


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Jour 11 – Alexandrie, entre Grèce et Méditerranée
Dernière escale de ce voyage : Alexandrie. Une fois de plus nous partons tôt le matin depuis Le Caire afin de nous rendre dans la ville d’Alexandre le Grand. Fondée en 331 av J.-C., elle fut un centre intellectuel et commercial majeur du monde antique.
Accompagnées de notre guide, on explore les catacombes de Kom el-Chougafa, labyrinthe souterrain mêlant traditions égyptiennes et influences gréco-romaines ; la citadelle de Qaitbay, posée face à la mer, construite sur l’emplacement du mythique phare disparu ; et la colonne de Pompée, vestige romain solitaire. Alexandrie, avec son ambiance méditerranéenne, offre une respiration après l’intensité de ce périple.

Jour 12 – Retour en France
Après plus de 10 jours à explorer l’Egypte, il est temps pour nous de rentrer en France. Voyager en Égypte, c’est traverser cinq millénaires en accéléré. De Memphis à Alexandrie, des tombeaux de la Vallée des Rois aux fresques nubiennes, ce voyage est une leçon d’histoire incarnée, une succession d’émotions fortes et de contrastes saisissants. On se confronte aussi à la dure réalité du pays au-delà des beaux paysages et des temples majestueux, l’Egypte se heurte à une crise sociale et économique profonde qui ne laisse pas indifférent. Ce voyage a surpassé nos attentes, bien qu’intense et riche, il laisse surtout une certitude : ce pays ne s’oublie pas.
Informations pratiques
Voyage organisé ou en individuel ?
- Voyage organisé : une solution confortable et sécurisante. Tout est pris en charge (transports, guides, billets), ce qui évite la logistique parfois complexe. Les guides francophones apportent une richesse de lecture historique et culturelle indispensable. C’est aussi un cadre idéal pour une première fois en Égypte, ou si l’on voyage en solo et que l’on cherche la sérénité. Ma soeur et moi voyagions pour la première fois en voyage organisé et nous avons trouvé ce mode de voyage idéal et rassurant pour visiter l’Egypte.
- Voyage en individuel : offre plus de liberté, mais demande beaucoup de préparation (transports internes, horaires, réservations). Peut convenir à ceux qui connaissent déjà un peu le pays ou qui aiment improviser, attention à être bien préparé.e (notamment pour les femmes voyageant seules).
A lire : Voyager en groupe en Egypte : mon retour d’expérience
Formalités et visa
- Visa : obligatoire pour les ressortissants français et la plupart des Européens. Il peut s’obtenir en ligne (env. 25 USD) avant le départ, ou à l’arrivée dans les aéroports égyptiens (fortement recommandé).
- Passeport : valable au minimum 6 mois après la date de retour.
Santé et sécurité
- Vaccins : aucun obligatoire, mais les vaccins universels doivent être à jour. L’hépatite A et la typhoïde sont parfois recommandées pour les zones reculées.
- Santé : éviter l’eau du robinet, préférer l’eau en bouteille. Se munir de médicaments contre les troubles digestifs (fortement recommandé). L’Egypte détient un indice de touristes malades très élevé. En cas de turista, suivez les recommandations de santé.
- Sécurité : le tourisme est encadré et les zones touristiques bien surveillées. Il faut rester vigilant dans les grandes villes, comme partout. La présence d’un guide local permet également de sentir en sécurité.
Budget et monnaie
- Monnaie : la livre égyptienne (EGP). Prévoir du liquide, les cartes ne sont pas acceptées pour les pourboires notamment (une vraie coutume en Egypte !).
- Budget : l’Égypte reste abordable. Une croisière sur le Nil coûte de 300 à 600 € selon le confort ; les repas locaux sont peu chers (3-8 €), les billets des temples varient entre 5 et 15 €.
Déplacements sur place
- Vols intérieurs : utiles pour gagner du temps entre Le Caire, Louxor et Assouan (env. 1h de vol).
- Croisière sur le Nil : la manière la plus fluide pour visiter les temples entre Louxor et Assouan.
- Transports urbains : taxis, Uber (au Caire), minibus pour les trajets locaux. Toujours négocier ou demander le compteur.
- Excursions : pour Abou Simbel ou Saqqarah, le plus simple est de passer par une agence ou un guide local. Ces étapes sont quasiment tout le temps incluses dans le programme d’un voyage organisé.
Meilleure période
- Idéal : octobre à avril, quand les températures sont agréables (20-30 °C le jour).
- Été (mai-septembre) : chaleur écrasante (jusqu’à 45 °C), visites éprouvantes, mais prix plus bas.
Décalage horaire
- +1h en hiver, +0h en été (l’Égypte ne pratique pas l’heure d’été).
Pour les voyageuses solo
- L’Égypte peut impressionner, mais les circuits, croisières et visites guidées offrent un cadre rassurant.
- Adopter une tenue respectueuse (épaules et genoux couverts dans les mosquées, vêtements amples dans les villages).
- Les regards insistants peuvent être fréquents, mais un sourire poli et une distance respectée suffisent.
- Le pays est hospitalier : guides et habitants facilitent le contact, surtout autour du Nil (peut-être moins au Caire).
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