Le Caire, Alexandrie et les pyramides en 3 jours : que voir, que faire ?

Le Caire évoque d’abord les pyramides de Gizeh, le Sphinx et l’Égypte pharaonique. Mais réduire la capitale égyptienne à ses monuments antiques, c’est passer à côté de l’essence même de la ville : un patchwork de mosquées, de palais, de musées, de souks animés et de quartiers populaires où résonne la vie quotidienne. Le Caire, c’est un voyage dans le temps, du Moyen Âge islamique aux expériences urbaines modernes, en passant par les fastes des pharaons. Surtout, elle est le point de départ idéal pour plonger dans l’histoire égyptienne : d’un côté, le plateau de Gizeh et ses pyramides mythiques, de l’autre Alexandrie, ville méditerranéenne marquée par un passé prestigieux. Trois visages de l’Égypte, que j’ai eu l’occasion de découvrir en seulement quelques jours lors de mon voyage en Egypte.

Le Caire : capitale d’un empire

La mosquée de Mohammed Ali

Fondée en 969 par les Fatimides, Le Caire devient rapidement une métropole incontournable du monde islamique. Saladin y érige sa citadelle au 12ème siècle, symbole de résistance face aux Croisés et futur siège du pouvoir pendant plus de 700 ans.

La mosquée de Mohammed Ali, ajoutée au 19ème siècle, rappelle cette continuité historique : elle fut construite par le khédive pour affirmer sa légitimité, dans un style ottoman inspiré d’Istanbul. 

Le musée égyptien

Bien que le Grand Musée égyptien de Gizeh ouvert début novembre 2025 accueille désormais une grande collection, celui du centre-ville de la place Tahrir reste incontournable. Le musée égyptien du Caire (inauguré en 1902) rassemble plus de 120 000 pièces. S’il paraît désordonné, il n’en est pas moins un sanctuaire de mémoire. Le masque funéraire de Toutankhamon (or massif et pierres semi-précieuses), les statues de Khâefrê et de Khâemouaset, ou encore les momies royales, témoignent de la grandeur d’une civilisation vieille de plus de 3 000 ans. Le musée rappelle aussi l’égyptomanie née au 19ème siècle, lorsque les fouilles archéologiques ont bouleversé l’Europe savante.

Les souks de Khan el Khalili

Les souks Khan el Khalili ont été fondés au 14ème siècle sous les Mamelouks. Sans grande surprise, ils portent bien leur nom et c’est une expérience qui n’a pas su conquérir mon intérêt : vendeurs insistants, lieu délabré, produits de mauvaise qualité… Bien qu’ils soient considérer comme un incontournable du Caire, je conseillerai de passer votre chemin.

Le quartier copte

Le quartier copte, quant à lui, raconte une autre facette de l’histoire : celle des premiers chrétiens d’Égypte, installés ici dès les premiers siècles après Jésus-Christ. On y découvre l’église suspendue (Al-Muallaqa), construite au-dessus des ruines d’une forteresse romaine, ou encore l’église Saint-Serge, qui aurait accueilli la Sainte Famille lors de sa fuite en Égypte. 

Une excursion à Gizeh : les pyramides, sommet d’une civilisation

Les pyramides de Gizeh

Le plateau de Gizeh fut aménagé au milieu du IIIᵉ millénaire av. J.-C., sous la IVᵉ dynastie. Khéops (2589-2566 av. J.-C.) fit ériger la plus grande pyramide jamais construite, haute à l’origine de 146 mètres. Khéphren, son fils, perpétua cette grandeur avec une pyramide légèrement plus petite mais qui semble dominer l’horizon grâce à son emplacement et à son sommet encore couvert de calcaire poli. Mykérinos, enfin, choisit des proportions plus modestes, mais son monument n’en reste pas moins essentiel dans le paysage. Ces pyramides marquent l’apogée du pouvoir pharaonique et incarnent la religion solaire de Rê : chaque pharaon devait rejoindre le dieu-soleil après sa mort, et la pyramide devenait un escalier symbolique vers l’éternité.

Le Sphinx

Le grand Sphinx, taillé dans un seul bloc de calcaire, mesure 73 mètres de long. Sa tête représenterait Khéphren, ce qui en ferait à la fois un symbole royal et un gardien du plateau. Son nez manquant reste l’objet de légendes : certains l’attribuent à Bonaparte, d’autres à des soufis du Moyen Âge.

A lire : Visiter les pyramides de Gizeh : entre mythe, histoire et expérience vécue

Alexandrie : héritage méditerranéen

La ville fondée par Alexandre le Grand

Alexandre le Grand fonde Alexandrie en 331 av. J.-C., en confiant la construction à l’architecte Dinocrate. La cité devient rapidement la capitale des Ptolémées, dynastie issue du général macédonien Ptolémée, l’un des successeurs d’Alexandre. Sous leur règne, la ville devient un centre intellectuel et commercial majeur. La bibliothèque d’Alexandrie, détruite entre l’Antiquité et le Moyen Âge, reste une énigme mais symbolise l’ambition universelle de cette ville : rassembler le savoir du monde.

Les monuments à voir à Alexandrie

  • La colonne de Pompée (297 après J.-C.) : en réalité érigée pour Dioclétien, elle est l’un des derniers grands vestiges de l’Antiquité romaine. 
  • Les catacombes de Kom el-Chouqafa (IIᵉ siècle ap. J.-C.) : mêlent traditions égyptiennes et iconographie gréco-romaine.
  • Le théâtre romain antique : site archéologique renfermant les vestiges des thermes et d’un théâtre romain datant de la Rome Antique.
  • La citadelle de Qaitbay (XVe siècle) : construite par le sultan mamelouk Qaitbay sur l’emplacement exact du phare d’Alexandrie, l’une des sept merveilles du monde antique.
  • La Bibliotheca Alexandrina (inaugurée en 2002) : architecture futuriste, elle réactive le mythe de la bibliothèque disparue et symbolise une Égypte tournée vers le savoir.

Conseils pratiques

  • Combien de jours prévoir ? Trois à quatre jours permettent de combiner Le Caire, une journée à Gizeh et une excursion à Alexandrie.
  • Transport : pour Gizeh, taxi ou voiture avec chauffeur suffisent mais il est recommandé de passer par les services d’un guide dans le cadre d’une excursion (en groupe ou privée). Pour Alexandrie, le train est une option, mais une voiture privée (ou excursion organisée) reste également plus simple.
  • Voyage organisé ou indépendant ? Dans mon cas, le voyage organisé a offert un vrai confort logistique (moins de stress, transferts inclus), surtout utile dans un pays où les distances et le rythme peuvent fatiguer. En solo, il faut aimer négocier et improviser.
  • Quand partir ? D’octobre à avril, températures plus douces, visites plus agréables.

Trois visages de l’Égypte en quelques jours

Le Caire, c’est l’effervescence, parfois épuisante, mais inoubliable. Gizeh, c’est la fascination, ce vertige face à l’histoire universelle. Alexandrie, c’est la surprise, une Égypte qui regarde vers la mer, entre héritage entre Antiquité et modernité. En quelques jours, nous avons traversé des millénaires : de Khéops à Saladin, d’Alexandre le Grand aux Mamelouks, de la bibliothèque d’Alexandrie à la mosquée de Mohammed Ali. C’est ce contraste permanent, entre passé pharaonique, héritage islamique et modernité parfois brutale, qui fait la richesse et la complexité de cette Égypte. Notre voyage prend ensuite un autre tournant avec le début d’une croisière idyllique au fil du Nil menant de Louxor à Assouan.

A lire : Itinéraire de 12 jours en Egypte

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *